Le rapport suggère que, pour établir un diagnostic plus précis et nuancé, il faut aussi prendre en compte d’autres facteurs tels que la quantité de graisse corporelle et les complications médicales associées. L’une des propositions majeures de cette commission est de ne plus considérer l’IMC comme le seul critère de l’obésité. À la place, l’IMC serait utilisé pour déterminer si une personne devrait passer un test de dépistage de l’excès de graisse corporelle. Les personnes ayant un IMC supérieur à 25, mais étant en bonne santé, ne devraient donc pas être classées comme obèses. Elles seraient plutôt considérées comme étant en « obésité pré-clinique », un état où elles seraient invitées à ne pas prendre davantage de poids, voire à en perdre.
Le rapport met en lumière que, bien que l’IMC soit pertinent pour prédire les risques liés à des maladies telles que le diabète, les maladies cardiaques et certains cancers, son utilisation excessive pour diagnostiquer l’obésité pourrait entraîner des erreurs de diagnostic. Pour pallier cette problématique, la commission recommande de mesurer le tour de taille comme un indicateur plus fiable. En effet, selon les experts, un homme dont le tour de taille dépasse 101 centimètres ou une femme dont le tour de taille excède 87 centimètres devrait être considéré comme obèse, car ces seuils sont généralement associés à une accumulation excessive de graisse corporelle.
En complément, les professionnels de santé peuvent également recourir à d’autres méthodes de mesure, comme le ratio taille-hanches ou les scanners DEXA, qui analysent la composition corporelle. Cette approche plus complète permettrait ainsi de mieux évaluer la masse graisseuse et les risques associés.
L’équipe de 58 spécialistes, réunie dans cette commission a cherché à définir l’obésité d’une manière plus holistique, au-delà de la simple classification binaire en tant que « maladie chronique » ou non. Selon Mariell Jessup, directrice scientifique et médicale de la commission, la question de ce qu’est un « poids problématique » est complexe et ne se limite pas à une simple distinction entre poids idéal et poids inquiétant. L’obésité, de par sa nature multifactorielle, mérite une évaluation plus approfondie et nuancée.
Enfin, les nouvelles recommandations pourraient avoir des répercussions importantes sur la prescription de médicaments anti-obésité, dont le coût est élevé et qui ne sont pas toujours couverts par les assurances. Le docteur David Cummings, membre de la commission, souligne que ces médicaments devraient désormais être réservés aux personnes souffrant d’obésité clinique, pour lesquelles les traitements sont véritablement nécessaires. En révisant la manière dont l’obésité est diagnostiquée et prise en charge, ce rapport vise à offrir une approche plus juste et plus efficace dans le traitement de cette maladie complexe.
Sources. Francesco Rubino (janvier 2025). Definition and diagnostic criteria of clinical obesity. The Lancet