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La junk food causerait des dommages au cerveau

Neurosciences
Sport, santé, nutrition
Publié le 23.04.2024

La mémoire affectée de manière irréversible ?

Grâce à un champ de recherche qui s’est élargi, les effets de la malbouffe sur la santé mentale et physique sont de plus en plus documentés. Cette nourriture, souvent transformée à l’excès avec des ajouts chimiques en tout genre, est riche en graisses. Elle favorise l’apparition de l’obésité, du diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Mais elle serait aussi une des explication au déclin cognitif précoce (anxiété, dépression, Alzheimer…). Selon les chercheurs, un décès sur cinq dans le monde peut être imputé à la junk food, soit 11 millions de morts par an.

Plusieurs études ont déjà établi un lien entre déclin cognitif et alimentation. Mais une publication de mai 2024, signée d’une équipe américaine de chercheurs (de l’université de Californie du Sud), affirme que l’impact sur la mémoire si l’on consomme de la junk food en grande quantité à l’adolescence, serait trop important pour qu’un régime sain annule ces effets.

Les scientifiques ont basé leurs observations sur deux groupes de rats, dont l’un était nourri d’un régime déséquilibré au moment de l’enfance et de l’adolescence avant de passer à une nourriture saine à l’âge adulte. Des expériences ont été menées, dans un second temps, afin de tester leur mémoire épisodique (celle des moments personnellement vécus, qui permet de se situer dans le temps et l’espace et de se projeter dans le futur).

 

Des symptômes similaires à ceux d’Alzheimer

Dans un premier temps, tous les rats ont été mis face à des objets dans des lieux différents. Ils y ont ensuite été de nouveau présentés quelques jours plus tard, mais avec avec un objet en plus. Alors que ceux suivant un régime normal reconnaissaient la scène, ceux ayant mangé de la malbouffe ne montraient aucun signe de souvenir.

Tout se joue dans la sécrétion d’une substance chimique en particulier: l’acétylcholine. Ce neurotransmetteur (un type de molécule permettant de transmettre des messages entre les neurones) joue un rôle essentiel dans le fonctionnement normal de l’hippocampe, la zone cérébrale entre autres responsable de la mémoire et de l’apprentissage. Un faible niveau d’acétylcholine est notamment caractéristique des patients atteints d’Alzheimer.

Avoir un régime riche en graisses et en produits transformés entre 10 et 24 ans (et surtout pendant l’adolescence) nuirait donc au développement cérébral en empêchant la bonne sécrétion de l’acétylcholine. Chez les rats, passer à un régime sain n’a eu aucun effet réparateur: l’impact de la malbouffe n’a été infléchi qu’avec des médicaments imitant le neurotransmetteur concerné.

Si cette étude aide à mieux comprendre la relation entre junk food et déclin cognitif, la recherche devrait maintenant s’intéresser aux moyens d’annuler des effets a priori difficilement réversibles… et déterminer si ces conséquences s’observent aussi chez les humains.

Sources. La consommation de régime alimentaire occidental altère la fonction de la mémoire via la signalisation de l’hippocampe acétylcholine dérégulée | In Brain, behavior and immunity | Anna M.R. Hayes et Al. | Mai 2024

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