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Les odeurs induisent des changement dans nos cellules

Neurosciences
Publié le 31.03.2024

Les effets des odeurs sur la manière dont nos gènes s'expriment à l'intérieur de nos cellules

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous avons été beaucoup plus conscients de notre odorat. Aujourd’hui, de nouvelles recherches montrent que les odeurs (comme celles émanant des fruits mûrissants ou des aliments fermentés) peuvent conduire à des changements dans la façon dont les gènes s’expriment à l’intérieur des cellules… avec des effets bien au-delà du nez.

Bien que l’idée de délivrer des médicaments par le nez ne soit pas une idée nouvelle, c’est un énorme saut à faire ! Pour autant, cette nouvelle recherche, menée sur les modifications engendrées, au niveau de nos cellules, par l’odeur de fruits mûrs, suggère que ce saut pourrait être gagnant, avec des effets potentiels sur certaines formes de cancers et maladie neuro-dégénératives.

« Cette exposition à un odorant peut modifier directement l’expression des gènes, même dans les tissus qui n’ont pas de récepteurs odorants », explique Anandasankar Ray, biologiste cellulaire et moléculaire à l’Université de Californie et auteur principal de l’étude. L’équipe a exposé des mouches à fruits (Drosophila melanogaster) et des souris à différentes doses de vapeurs de diacétyle (composé volatil libéré par la levure dans les fruits en fermentation), pendant 5 jours.

Dans les cellules humaines cultivées en laboratoire, l’équipe a découvert que le diacétyle peut agir comme un inhibiteur de l’histone désacétylase (HDAC). Cela a déclenché de profonds changements dans l’expression des gènes chez les mouches et les souris, y compris dans les cellules du cerveau des animaux, les poumons des souris et les antennes des mouches. Dans des expériences ultérieures, les chercheurs ont découvert que les vapeurs de diacétyle arrêtaient la croissance des cellules de neuroblastome humain, cultivées dans un plat. L’exposition a également ralenti la progression de la neurodégénérescence dans un modèle de mouche de la maladie de Huntington.

Sources. Plasticity of gene expression in the nervous system by exposure to environmental odorants that inhibit HDACs | In eLife | Sachiko Haga-Yamanaka et Al. | Février 2024

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