Hypnose et peur du vide

Les sensations extrêmes, en altitude, ne conviennent pas forcément à tout le monde. Là où certains prennent du plaisir et sécrètent l’adrénaline – hormone naturelle produite en réponse au stress – d’autres se figent et développent une peur irraisonnée du vide. L’acrophobie, terme qui désigne la peur extrême et irrationnelle des hauteurs est une forme de peur extrême fréquemment observée chez de nombreuses personnes, aussi bien des hommes que des femmes. Certains spécialistes préconisent la prise de médicaments pour contrôler la peur du vertige, phobie qui peut parfois vous empêcher de vivre des moments de plaisir en famille ou entre amis. Mais il existe aussi d’autres types de thérapie comme l’hypnose, réputée plus douce.

Caractéristiques de l’acrophobie

Une personne atteinte d’acrophobie est soumise à une peur intense et persistante, à chaque fois qu’elle se retrouve dans des lieux situés en hauteur. Elle panique et perd tous ses moyens rien qu’à l’idée de devoir prendre un chemin qui mène à un endroit élevé ou à la simple pensée du vide. Dans certains cas, le simple fait de devoir monter une échelle, monter un escalier ou prendre l’ascenseur devient problématique pour elle, ce qui peut s’avérer devenir un véritable handicap. A noter que la claustrophobie, caractérisée par la peur des endroits clos, peut aussi être à l’origine d’une peur de prendre l’ascenseur.

Voici la liste des situations courantes qui peuvent être un véritable problème au quotidien pour les personnes atteintes d’acrophobie :

  • visiter un monument (tour, château, église…),
  • pratiquer des sports de plein air comme le ski, parachutisme, le deltaplane…
  • monter sur un tabouret,
  • se rendre sur un balcon,
  • impossibilité d’exercer certains métiers : maçon, grutier, technicien de travaux d’accès difficile…

Acrophobie versus vertige

Le vertige, peur qu’on peut qualifier de “naturelle”, touche tout le monde à des degrés différents. Les personnes réellement phobiques sont finalement très peu, de l’ordre de 3 à 5% de la population. En réalité, tout le monde ressent plus ou moins la sensation de vertige qui repose sur un réflexe objectif face à une situation qui représente un danger lorsqu’on se retrouve en hauteur. Mais il faut distinguer le vertige de l’acrophobie, qui est une forme avancée de phobie dans la peur du vertige. Comme expliqué précédemment, une personne atteinte d’acrophobie fera tout pour fuir une situation à risque.

On observe également chez ces personnes des symptômes liés à un stress insurmontable : tachycardie, mains moites, jambes en coton, sensations d’évanouissement… Malheureusement, beaucoup de personnes atteintes de phobie des hauteurs ne pensent pas à consulter, pensant qu’il s’agit ‘une peur normale avec laquelle elles sont nées. De plus, ces personnes parviennent généralement à éviter les situations à risques, elles développent des stratégies d’évitement. Bref, elles vivent avec.

Outre les vertiges dûs au système vestibulaire ou à une atteinte neurologique ou cérébrale (troubles de l’équilibre), on distingue deux autres types de vertiges dont l’un possède des causes psychologiques (peur des hauteurs, en avion par exemple), et l’autre est dû à des facteurs physiologiques (mal des transports comme le mal de mer).

Symptômes

Dans tous les cas, le vertige est un malaise qui prend différentes formes sur le plan physique : nausées et vomissements, élévation du pouls et de la pression artérielle, sueurs, migraines, gorge et estomac noués, respiration saccadée, rythme cardiaque emballé, mains moites, acouphènes, perte de moyens…. Cette fausse sensation de déséquilibre fait généralement suite à une information inexacte envoyée au cerveau.

L’hypnose pour traiter la peur du vertige

Si vous souffrez de vertiges qui vous empêchent simplement de grimper sur la Tour Eiffel, cela ne vaut pas la peine de passer par des séances d’hypnose. En revanche, si vous commencez à avoir de plus en plus peur et que vous évitez de plus en plus de situations, cela vaut la peine de consulter un spécialiste.

 Il existe 2 types de traitement pour soigner l’acrophobie :

  • les thérapies brèves qui se déroulent sur une dizaine de séances,
  • les thérapies cognitives et comportementales qui durent plus longtemps et sont réparties sur plusieurs mois

Dans le second cas, il s’agit de thérapies concrètes avec des exercices. Aussi, mieux vaut prévoir du temps.

La PNL est en effet efficace pour soigner l’acrophobie. En effet, il s’agit d’une peur à laquelle on peut s’exposer progressivement. Par exemple, il peut s’agir d’affronter la peur de monter sur un escabeau, on va donc travailler sur plusieurs séances successives qui permettront de monter une marche, puis deux marches… et ainsi de suite. Autre exemple : affronter la peur du 1er étage, puis le second. On apprend avant tout à rester calme et à maîtriser sa phobie grâce à différentes techniques de relaxation parmi lesquelles l’hypnose bien sûr mais aussi des exercices de respiration, de détente musculaire… On emploie des méthodes douces pour parvenir à un niveau où le vertige n’est plus un obstacle dans la vie du patient.

Déroulement d’une séance d’hypnose pour soigner la peur du vertige

L’hypnothérapie consiste essentiellement à réaliser des exercices de respiration. Le thérapeute invite, dans un premier temps, le patient à lui parler de sa phobie. Puis, dans une atmosphère complètement détendue et les yeux fermés, il l’invite à rencontrer sa peur. L’idée, c’est de lui apprendre à faire face à ses émotions. A l’issue de chaque séance d’hypnose, le thérapeute réalise un compte à rebours pour sortir le patient de l’état hypnotique dans lequel il se trouve. L’hypnothérapie permet à l’acrophobe de canaliser sa peur, en se préparant en amont à une situation stressante. Au bout de 3 à 10 séances, la peur du vertige aura complètement disparu.

Passer de l’émotionnel au rationnel grâce à l’hypnose

L’hypnose est une méthode très appréciée pour parfaire le reconditionnement, la reprogrammation d’une personne atteinte d’acrophobie. Le patient apprend, avec l’aide du thérapeute, à se raisonner et se rééduquer. Il fait davantage confiance aux mesures prises pour réduire les risques occasionnés par les aventures en altitude, tout en assumant que le risque zéro n’existe pas. Cela exige à la fois du temps et beaucoup de patience, car seule la lucidité permet d’accepter toutes les probabilités de manière rationnelle.