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Génétique et dépression : une avancée majeure dans la recherche

Neurosciences
Santé mentale & Psychopathologie
Publié le 04.02.2025

Les liens entre génétique et dépression décryptés

Une équipe de chercheurs de l’Université d’Édimbourg et du King’s College de Londres s’est penchée sur l’influence du patrimoine génétique dans l’apparition de la dépression. Leur étude, menée à grande échelle, a permis d’identifier 300 nouveaux facteurs de risque génétique liés à cette pathologie.

Pour obtenir ces résultats, les scientifiques ont analysé les données génétiques de 5 millions de personnes issues de 29 pays, ce qui en fait l’une des recherches les plus diversifiées en matière de génétique et de santé mentale. Contrairement aux études antérieures, souvent centrées sur des populations blanches et aisées, celle-ci intègre un quart de participants d’origine non européenne. Cette diversité a permis aux chercheurs d’identifier près de 700 variantes génétiques associées à la dépression, dont 308 gènes directement impliqués dans un risque accru de développer la maladie.
Les chercheurs estiment que ces découvertes pourraient améliorer la prévention de la dépression en identifiant les personnes les plus vulnérables sur le plan génétique et en adaptant les traitements en conséquence.

Vers de nouveaux traitements ?
L’étude ne s’est pas limitée à l’identification des gènes en cause. Les scientifiques ont également testé plus de 1 600 médicaments sur les données génétiques afin d’examiner leur potentiel dans le traitement de la dépression. Deux molécules ont montré des résultats encourageants : la prégabaline (actuellement utilisée contre les douleurs chroniques) et le modafinil (un psychostimulant prescrit pour traiter la narcolepsie. Toutefois, les chercheurs soulignent que des tests approfondis sont nécessaires avant de pouvoir envisager une application clinique de ces substances pour traiter la dépression.

Encore des lacunes à combler
Malgré ces avancées, le professeur Andrew McIntosh, co-auteur de l’étude, estime que notre compréhension de la dépression clinique reste insuffisante. Selon lui, il est essentiel de mener des études encore plus vastes et représentatives à l’échelle mondiale pour affiner les connaissances et développer des thérapies plus efficaces. David Crepaz-Keay, chercheur à la Mental Health Foundation, nuance ces découvertes en rappelant que la génétique n’explique pas tout. Selon lui, la prévention de la dépression devrait davantage se concentrer sur les facteurs sociaux, tels que la pauvreté et le racisme, qui ont un impact majeur sur la santé mentale.

Un enjeu de santé publique
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 3,8 % de la population mondiale souffre de dépression, soit 280 millions de personnes. Ces nouvelles avancées génétiques pourraient transformer la prise en charge de la maladie, mais elles doivent être complétées par une approche globale, prenant en compte les facteurs environnementaux et sociaux.

Sources. Andrew M. McIntosh (janvier 2025). Trans-ancestry genome-wide study of depression identifies 697 associations implicating cell types and pharmacotherapies. Cell

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